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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Et, se dirigeant vers la porte du fond, il fit signe à Nizib et à Bruno de le suivre, — à quoi les deux « braves garçons », éreintés par une longue journée de marche, obéirent, sans se faire prier, après avoir souhaité le bonsoir à leurs maîtres.

« Voici ou jamais le moment d’agir ! » se dit Scarpante.

Le seigneur Kéraban, Van Mitten et Ahmet, en attendant le retour de Kidros, se promenaient dans la cour du caravansérail. L’oncle était d’une charmante humeur. Tout allait au gré de ses désirs. Il arriverait dans les délais voulus sur les rives du Bosphore. Il se réjouissait déjà à la mine que feraient les autorités ottomanes en le voyant apparaître ! Pour Ahmet, le retour à Scutari, c’était la célébration tant souhaitée de son mariage ! Pour Van Mitten, le retour… eh bien, c’était le retour !

« Ah ça ! est-ce qu’on nous oublie ?… Et notre chambre ? » dit bientôt le seigneur Kéraban.

En se retournant, il aperçut Scarpante, qui s’était avancé lentement près de lui.

« Vous demandez la chambre destinée au seigneur Kéraban et à ses compagnons ? dit-il en s’inclinant, comme s’il eût été un des domestiques du caravansérail.