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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Puis, se retournant vers Ahmet qui conduisait Amasia vers un banc, où elle s’assit avec Nedjeb :

« Voilà ! dit-il d’un ton de bonne humeur. Depuis que mon neveu a retrouvé cette petite, il ne s’occupe plus que d’elle, et c’est moi qui suis obligé de préparer nos étapes !

— C’est bien naturel, seigneur Kéraban ! À quoi servirait d’être oncle ? répondit Nedjeb.

— Il ne faut pas m’en vouloir ! dit Ahmet en souriant.

— Ni à moi, ajouta la jeune fille !

— Eh ! je n’en veux à personne !… pas même à ce brave Van Mitten, qui a pourtant eu l’idée… oui !… l’impardonnable idée de songer à m’abandonner en route !

— Oh ! ne parlons plus de cela, répliqua Van Mitten, ni maintenant, ni jamais !

— Par Mahomet ! s’écria le seigneur Kéraban, pourquoi n’en plus parler ?… Une bonne petite discussion là-dessus… ou même sur tout autre sujet… cela vous fouetterait le sang !

— Je croyais, mon oncle, fit observer Ahmet, que vous aviez pris la résolution de ne plus discuter.

— C’est juste ! Tu as raison, mon neveu, et si