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KÉRABAN-LE-TÊTU.

chaise de poste, avec laquelle il avait fait le voyage de Rotterdam, était toujours là, sous la remise, et dans un parfait état.

Cette chaise était confortablement disposée pour trois voyageurs. En avant, entre les ressorts en cols de cygne, l’avant-train supportait un énorme coffre à provisions et à bagages ; derrière la caisse principale était également établi un second coffre, que surmontait un cabriolet, dans lequel deux domestiques pouvaient être fort à l’aise. Cette voiture devant être conduite en poste, il n’y avait point de siège pour un cocher.

Tout cela eût paru quelque peu vieux de forme et aurait prêté à rire, sans doute, aux connaisseurs en l’art de la carrosserie moderne ; mais le véhicule était solide ; porté par de bons essieux, des roues à larges jantes et à rayons épais, suspendu sur des ressorts d’acier de premier choix, ni trop doux, ni trop durs, il pouvait défier les cahots de routes à peine tracées à travers champs.

Donc, Van Mitten et son ami Kéraban, occupant le fond du confortable coupé, muni de glaces et de mantelets, Bruno et Nizib, juchés dans le cabriolet, devant lequel pouvait se rabattre un châssis vitré, tous quatre dans cet appareil de locomotion, ils