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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Je comptais me reposer ici des fatigues d’un voyage, qui a été quelque peu rapide !…

— Soit ! Vous vous reposerez ici !… Puis, vous vous reposerez à Odessa, pendant trois bonnes semaines !

— Ami Kéraban…

— Je l’entends ainsi, Van Mitten ! Vous n’allez pas, dès votre arrivée, me contrarier, je suppose ? Vous le savez, quand j’ai raison, je ne cède pas facilement !

— Oui… je sais !… répondit Van Mitten.

— D’ailleurs, reprit Kéraban, vous ne connaissez pas mon neveu Ahmet, et il faut que vous fassiez connaissance avec lui !

— Vous m’avez, en effet, parlé de votre neveu…

— Autant dire mon fils, Van Mitten, puisque je n’ai pas d’enfant. Vous savez, les affaires !… les affaires !… Je n’ai jamais trouvé cinq minutes pour me marier !

— Une minute suffit ! répondit gravement Van Mitten, et souvent même … une minute, c’est trop !

— Vous rencontrerez donc Ahmet à Odessa ! reprit Kéraban. Un charmant garçon !… Il déteste les affaires, par exemple, un peu artiste, un peu poète, mais charmant… charmant !… Il ne res-