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KÉRABAN-LE-TÊTU.

de l’entêtement ! — Mais, dites-moi, mon digne ami, vous restez quelques jours à Constantinople, n’est-ce pas ?

— Oui… et même…

— Eh bien, vous m’appartenez ! Je m’empare de votre personne ! Vous ne me quitterez plus !

— Soit !… Je vous appartiens !

— Et toi, Nizib, tu t’occuperas de ce garçon-là, ajouta Kéraban, en montrant Bruno. Je te charge spécialement de modifier ses idées sur notre merveilleuse capitale ! »

Nizib fit un signe d’assentiment et entraîna Bruno au milieu de la foule, qui devenait plus compacte.

« Mais, j’y pense ! s’écria tout à coup le seigneur Kéraban. Vous arrivez à propos, ami Van Mitten ! Six semaines plus tard, vous ne m’eussiez plus trouvé à Constantinople.

— Vous, Kéraban ?

— Moi ! j’aurais été parti pour Odessa !

— Pour Odessa ?

— Eh bien, si vous êtes encore ici, nous partirons ensemble ! Au fait, pourquoi ne m’accompagneriez-vous pas ?

— C’est que… répondit Van Mitten.

— Vous m’accompagnerez, vous dis-je !