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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Je ne sais, mais il est à craindre que, sur les instances du jeune Ahmet, il ne se fasse d’un jour à l’autre.

— Il n’y a donc pas un instant à perdre ?

— Pas un !

— Où est maintenant cet Ahmet ?

— À Odessa.

— Et ce Kéraban ?

— À Constantinople.

— As-tu vu ce jeune homme, Yarhud, pendant le temps qui s’est écoulé entre ton arrivée à Odessa et ton départ ?

— J’avais intérêt à le voir, à le connaître, Scarpante… Je l’ai vu et je le connais.

— Comment est-il ?

— C’est un jeune homme fait pour plaire, et qui plaît à la fille du banquier Sélim.

— Est-il à redouter ?

— On le dit très brave, très résolu, et, dans cette affaire, il faudra compter avec lui !

— Est-il indépendant par sa position, par sa fortune ? demanda Scarpante, en insistant sur les divers traits du caractère de ce jeune Ahmet, qui ne laissait pas de l’inquiéter.

— Non, Scarpante, répondit Yarhud. Ahmet