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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Quelles sont les mauvaises, d’abord ? demanda Scarpante.

— Les mauvaises, c’est que la jeune Amasia, la fille du banquier Sélim, d’Odessa, doit bientôt se marier ! C’est que son enlèvement présentera plus de difficultés et demandera plus de hâte que si son mariage n’était ni décidé ni prochain !

— Ce mariage ne se fera pas, Yarhud ! s’écria Scarpante un peu plus haut qu’il ne convenait. Non, par Mahomet, il ne se fera pas !

— Je n’ai pas dit qu’il se ferait, Scarpante, répondit Yarhud, j’ai dit qu’il devait se faire.

— Soit, répliqua l’intendant, mais avant trois jours, le seigneur Saffar entend que cette jeune fille soit embarquée pour Trébizonde ; et, si tu le jugeais impossible…

— Je n’ai pas dit que c’était impossible, Scarpante. Rien n’est impossible avec de l’audace et de l’argent. J’ai simplement dit que ce serait plus difficile, voilà tout.

— Difficile ! répondit Scarpante. Ce ne sera pas la première fois qu’une jeune fille turque ou russe aura disparu d’Odessa et manquera au logis paternel !

— Et ce ne sera pas la dernière, répondit