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KÉRABAN-LE-TÊTU.

tanée peuvent se produire, sans que rien les puisse faire prévoir.

À ce point de vue, les routes des presqu’îles de Kertsch et de Taman présentent donc des dangers sérieux, auxquels il est difficile de parer, puisqu’ils peuvent être subits.

Le seigneur Kéraban n’avait donc pas tort, quand il disait que n’importe quelle autre route eût été préférable à celle que les impatiences d’Ahmet lui avaient fait suivre.

Mais enfin, tous avaient échappé au péril, — l’oncle et le neveu, un peu roussis sans doute, leurs compagnons, sans même avoir eu la plus légère brûlure.

À trois verstes de là, le postillon, maître de ses chevaux, s’était arrêté. Aussitôt les flammes éteintes, il avait rallumé les lanternes de la chaise, et, guidés par cette lueur, les voyageurs purent la rejoindre sans danger, sinon sans fatigue.

Chacun reprit sa place. On repartit, et la nuit s’acheva tranquillement. Mais Van Mitten devait conserver un émouvant souvenir de ce spectacle. Il n’eût pas été plus émerveillé, si les hasards de sa vie l’eussent conduit dans ces régions de la Nouvelle-Zélande, au moment où s’enflamment