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KÉRABAN-LE-TÊTU.

payé plus cher par le seigneur Saffar, voilà tout.

Yarhud attendait donc sur les marches de la terrasse, tout en réfléchissant à ce qu’il convenait de faire, que le seigneur Ahmet et ses compagnes se fussent embarqués dans le canot de la Guïdare. Le léger bâtiment se balançait avec grâce sur ces eaux légèrement gonflées par la brise, à moins d’une encâblure.

Ahmet, se tenant sur la dernière marche, avait déjà aidé Amasia à prendre place sur le banc d’arrière de l’embarcation, lorsque la porte de la galerie s’ouvrit. Puis, un homme, âgé d’une cinquantaine d’années au plus, dont l’habillement turc se rapprochait du vêtement européen, entra précipitamment, en criant :

« Amasia ?… Ahmet ? »

C’était le banquier Sélim, le père de la jeune fiancée, le correspondant et l’ami du seigneur Kéraban.

« Ma fille ?… Ahmet ? » répéta Sélim.

Amasia, reprenant la main que lui tendait Ahmet, débarqua aussitôt et s’élança sur la terrasse.

« Mon père, qu’y a-t-il ? demanda-t-elle. Quel motif vous ramène si vite de la ville ?

— Une grande nouvelle !