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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Voici des soies de Brousse, brodées d’argent, dit-il, et qui viennent de faire leur apparition dans les bazars de Constantinople.

— Cela est vraiment d’un beau travail, répondit Amasia, en regardant ces étoffes, qui, sous les doigts agiles de Nedjeb, scintillaient comme si elles eussent été tissées de rayons lumineux.

— Voyez ! voyez ! répétait la jeune Zingare. Nous n’aurions pas trouvé mieux chez les marchands d’Odessa !

— En vérité, cela semble avoir été fabriqué exprès pour vous, ma chère Amasia ! dit Ahmet.

— Je vous engage aussi, reprit Yarhud, à bien examiner ces mousselines de Scutari et de Tournovo. Vous pourrez juger, sur cet échantillon, de la perfection du travail ; mais c’est à bord que vous serez émerveillés par la variété des dessins et l’éclat des couleurs de ces tissus.

— Eh bien, c’est entendu, capitaine, nous irons rendre visite à la Guïdare ! s’écria Nedjeb.

— Et vous ne le regretterez pas, reprit Yarhud. Mais permettez-moi de vous montrer encore quelques autres articles. Voici des brocarts diamantés, des chemises de soie crêpée à rayures diaphanes, des tissus pour féredjés, des mousselines pour