Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

131
KÉRABAN-LE-TÊTU.

ainsi, à la condition que l’oncle Kéraban ne tarderait pas davantage à quitter Constantinople. Le contrat enregistré chez le mollah, qui remplit la fonction d’officier ministériel, — contrat par lequel, en principe, le futur s’oblige à donner à sa femme l’ameublement, l’habillement et la batterie de cuisine, — puis, la cérémonie religieuse, toutes ces formalités, rien n’empêcherait de les accomplir en aussi peu de temps que le disait Nedjeb. Mais encore fallait-il que le seigneur Kéraban, dont la présence était indispensable pour la validation du mariage, en sa qualité de tuteur du fiancé, pût prendre sur ses affaires les quelques jours que réclamait, au nom de sa jolie maîtresse, l’impatiente Zingare.

En ce moment, la jeune suivante s’écria :

« Ah ! voyez !… voyez donc ce petit bâtiment qui vient de jeter l’ancre au pied des jardins !

— En effet ! » répondit Amasia.

Et les deux jeunes filles se dirigèrent vers l’escalier qui descendait à la mer, afin de mieux apercevoir le léger navire, gracieusement mouillé en cet endroit.

C’était une tartane, dont la voile pendait maintenant sur ses cargues. Une petite brise lui avait