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KÉRABAN-LE-TÊTU.

dans ce delta du fleuve, et que des légions de ces cousins forcèrent à s’expatrier.

— D’après ce que nous voyons, ami Kéraban, l’histoire n’est point invraisemblable !

— Rentrons donc dans la chaise !

— Nous n’avons que trop tardé ! » répondit Van Mitten, qui s’agitait au milieu d’un bourdonnement d’ailes, dont les frémissements se chiffrent par millions à la seconde.

Au moment où le seigneur Kéraban et son compagnon allaient remonter dans la voiture, le premier s’arrêta.

« Bien qu’il n’y ait rien à craindre, dit-il, il serait bon que Bruno veillât jusqu’au retour du postillon.

— Il ne s’y refusera pas, répondit Van Mitten.

— Je ne m’y refuserai pas, dit Bruno, parce que mon devoir est de ne pas m’y refuser, mais je vais être dévoré vivant !

— Non ! répliqua Kéraban. Je me suis laissé dire que les cousins ne piquaient pas deux fois à la même place, de sorte que Bruno sera bientôt à l’abri de leurs attaques.

— Oui !… lorsque j’aurai été criblé de mille piqûres !