Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

102
KÉRABAN-LE-TÊTU.

une discussion sur cette question purement entomologique.

— Ce qu’il y a de curieux, fit observer Kéraban ; c’est que ce sont uniquement les femelles de ces insectes qui s’attaquent à l’homme.

— Je les reconnais bien là, ces représentants du beau sexe ! répondit Bruno, en se frottant les mollets.

— Je crois que nous ferons sagement de rentrer dans la voiture, dit alors Van Mitten, car nous allons être dévorés !

— En effet, répondit Kéraban, les contrées que traverse le bas Danube sont particulièrement infestées par ces cousins, et on ne les combat qu’en semant son lit pendant la nuit, sa chemise et ses bas pendant le jour, de poudre du pyrèthre…

— Dont nous sommes absolument et malheureusement dépourvus ! ajouta le Hollandais.

— Absolument, répondit Kéraban. Mais qui pouvait prévoir que nous resterions en détresse dans les marécages de la Dobroutcha ?

— Personne, ami Kéraban.

— J’ai entendu parler, ami Van Mitten, d’une colonie de Tatars criméens, auxquels le gouvernement turc avait accordé une vaste concession