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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

à combattre. Il s’empara cependant bientôt de Tezcuco, ville située à vingt milles de Mexico et baignée par le lac central, sur lequel les Espagnols voyaient flotter trois mois plus tard une flottille imposante. Pendant ce temps, une nouvelle conspiration, qui avait pour but l’assassinat de Cortès et de ses principaux officiers, avait été découverte et le principal coupable fut exécuté. D’ailleurs, à ce moment, tout semblait sourire à Cortès ; il venait d’apprendre l’arrivée de nouveaux secours à Vera-Cruz, et la plupart des villes sous la domination de Guatimozin se soumettaient à ses armes. Le siége véritable commença au mois de mai 1521 et se continua avec des alternatives de succès et de revers jusqu’au jour où les brigantins furent mis à l’eau. Les Mexicains ne craignirent pas de les attaquer ; quatre à cinq mille canots, chargés chacun de deux hommes, couvrirent le lac et vinrent assaillir les bateaux espagnols, sur lesquels étaient embarqués près de trois cents hommes. Ces neuf brigantins, qui portaient du canon, eurent bientôt dispersé ou coulé la flotte ennemie, qui leur laissa, depuis lors, le champ libre. Mais ce succès et certains autres avantages, remportés par Cortès, ne menaient pas à grand’chose, et le siége traînait en longueur. Aussi le général résolut-il d’emporter la ville de vive force. Malheureusement, l’officier chargé de protéger la ligne de retraite par les chaussées tandis que les Espagnols s’enfonçaient dans la ville, trouvant ce poste indigne de sa valeur, l’abandonna pour courir au combat. Guatimozin, instruit de la faute qui venait d’être commise, en