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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

multitude de guerriers que certains historiens évaluent à deux cent mille. Grâce aux quelques cavaliers qui lui restaient, Cortès put renverser tout ce qui se trouvait devant lui, et arriver jusqu’à une troupe de hauts personnages facilement reconnaissables à leurs panaches dorés et à leurs vêtements luxueux, parmi lesquels se tenait le général portant l’étendard. Avec quelques cavaliers Cortès fondit sur le groupe et fut assez heureux ou assez adroit pour renverser d’un coup de lance le général mexicain, qu’un soldat nommé Juan de Salamanca acheva d’un coup d’épée. À dater du moment où l’étendard disparut, la bataille fut gagnée, et les Mexicains, pris d’une terreur panique, abandonnèrent à la hâte le champ de bataille. « Jamais les Espagnols n’avaient couru plus grand danger, et sans l’étoile de Cortès, dit Prescott, pas un n’eût survécu pour transmettre à la postérité le récit de la sanglante bataille d’Otumba. » Le butin fut considérable et put dédommager en partie les Espagnols des pertes qu’ils avaient subies à leur sortie de Mexico, car cette armée était composée des principaux guerriers de la nation, qui, persuadés de leur succès infaillible, s’étaient parés de leurs plus riches ornements.

Le lendemain, les Espagnols entraient sur le territoire de Tlascala.

« J’appellerai maintenant l’attention des curieux lecteurs, dit Bernal Dias, sur ce fait que, lorsque nous revînmes à Mexico au secours d’Alvarado, nous formions un total de treize cents hommes, y compris les