Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/344

Cette page a été validée par deux contributeurs.
332
GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

construire un cavalier de bois que deux cents hommes des plus vigoureux « portèrent devant ce village à la longueur d’une pique, il y fit montrer trois arquebusiers bien à couvert des flèches et des pierres qui pourraient leur être tirées ou lancées. » Un peu plus tard, nous le voyons explorer la rivière Ottawa et s’avancer, dans le nord du continent, jusqu’à soixante-quinze lieues de la baie d’Hudson. Après avoir fortifié Montréal, en 1615, il remonte deux fois l’Ottawa, explore le lac Huron et parvient par terre jusqu’au lac Ontario, qu’il traverse.

Il est bien difficile de faire deux parts dans la vie si occupée de Champlain. Toutes ses courses, toutes ses reconnaissances n’avaient pour but que le développement de l’œuvre à laquelle il avait consacré son existence. Ainsi détachées de ce qui fait leur intérêt, elles nous paraissent sans importance, et cependant, si la politique coloniale de Louis XIV et de son successeur avaient été différentes, nous posséderions en Amérique une colonie qui ne le céderait assurément pas en prospérité aux États-Unis. Malgré notre abandon, le Canada a conservé un fervent amour pour la mère-patrie.

Il faut maintenant sauter une quarantaine d’années, pour arriver à Robert Cavelier de la Sale. Pendant ce temps, les établissements français ont pris quelque importance au Canada, et se sont étendus sur une grande partie du nord de l’Amérique. Nos chasseurs, nos trappeurs parcourent les bois et apportent tous