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LA GRANDE FLIBUSTE

en conséquence, distribua à chacun sa part de biscuit, paya la solde et attendit les événements. Ce ne fut pas long. Les conjurés se saisirent de leur capitaine, de son fils, d’un volontaire, du charpentier et de cinq matelots, les embarquèrent dans une chaloupe, sans armes, sans provisions, sans instruments, et les abandonnèrent à la merci de l’Océan. Les coupables regagnèrent l’Angleterre, non pas tous cependant, car deux furent tués dans une rencontre avec les Indiens, un autre mourut de maladie et les autres furent gravement éprouvés par la famine. Au reste, aucune poursuite ne fut commencée contre eux. Seulement, en 1674, la Compagnie procura un emploi, à bord d’un navire, au fils de Henri Hudson, « disparu dans la découverte du nord-ouest », qui était absolument sans fortune.

Les expéditions d’Hudson furent suivies de celles de Button et de Gibbons, à qui l’on doit, à défaut de nouvelles découvertes, de sérieuses observations sur les marées, sur les variations du temps et de la température et sur nombre de phénomènes naturels.

En 1615, la Compagnie anglaise confia à Byleth, qui avait pris part aux derniers voyages, le commandement d’un bâtiment de 50 tonneaux. Son nom, la Découverte, était de bon augure. Il emportait, comme pilote, le fameux Guillaume Baffin, dont la renommée a éclipsé celle de son capitaine. Partis d’Angleterre le 13 avril, les explorateurs anglais reconnurent le cap Farewell dès le 6 mai, passèrent de l’île Désolation aux îles des Sauvages, où ils rencontrèrent un grand