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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

frère du vice-roi, don Luis de Velasco, avait été envoyée à sa poursuite, jugea à propos de cingler vers les îles des Larrons, où il atterrit le 16 septembre. « Les habitants vinrent avec plus de deux cents canots autour de notre navire, étant trois, quatre ou cinq hommes dans chaque canot, criant à grande foule : Hierro, hierro (du fer, du fer), qui est fort requis d’eux. Ils vivent aussi bien dans l’eau que sur terre et savent dextrement plonger, ce que nous vîmes en jetant cinq pièces de fer à la mer, qu’un seul homme alla quérir. » De Noort put constater, à ses dépens, que ces îles méritaient bien leur nom. Les insulaires cherchèrent, en effet, à arracher les clous du navire et s’emparèrent de tout ce qui leur tombait sous la main. L’un d’eux, étant parvenu à grimper le long d’un cordage, eut même l’audace de pénétrer dans une cabine et de se saisir d’une épée, avec laquelle il se jeta à la mer.

Le 14 octobre suivant, de Noort traversa l’archipel des Philippines, où il opéra plusieurs descentes et brûla, pilla ou coula nombre de navires espagnols ou portugais et de jonques chinoises. Il croisait dans le détroit de Manille, lorsqu’il fut attaqué par deux gros vaisseaux espagnols. Dans le combat qui s’ensuivit, les Hollandais eurent cinq tués et vingt-cinq blessés et perdirent leur brigantin, qui fut pris avec ses vingt-cinq hommes d’équipage. Les Espagnols perdirent plus de deux cents hommes, car le feu prit à leur vaisseau amiral, qui fut coulé. Loin de recueillir les blessés et les hommes valides qui essayaient de se