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LES VOYAGES D’AVENTURES

ment parce qu’il négligea de les enregistrer dans son journal, ou parce qu’il les désigne souvent d’une manière si inexacte qu’on a peine à les retrouver. C’est lui qui inaugura cette guerre de course dans laquelle les Anglais et plus tard les Hollandais devaient faire tant de mal aux Espagnols. Les profits considérables qu’il en retira encouragèrent ses contemporains et firent naître en eux l’amour des longues navigations aventureuses.

Entre tous ceux qui prirent exemple sur Drake, le plus illustre est, sans contredit, Thomas Cavendish ou Candish. Entré fort jeune dans la marine militaire anglaise, Cavendish eut une jeunesse très-orageuse, pendant laquelle il dissipa rapidement sa petite fortune. Ce que le jeu lui avait enlevé, il résolut de le regagner sur les Espagnols. Ayant obtenu en 1585 des lettres de marque, il fit la course dans les Indes orientales et rentra en Angleterre avec un butin considérable. Encouragé par ce succès facile de détrousseur de grands chemins maritimes, il se dit qu’acquérir un peu d’honneur et de gloire, tout en faisant sa fortune, cela ne valait que mieux. Il acheta donc trois navires, le Désir de 20, le Content de 60, et le Hugh-Gallant de 40 tonneaux, sur lesquels il embarqua cent vingt-trois soldats et matelots. Ayant mis à la voile le 22 juillet 1586, il passa par les Canaries, descendit à Sierra-Leone, attaqua et pilla la ville, puis remit à la voile, traversa l’Atlantique, releva le cap Saint-Sébastien au Brésil, longea la côte de Patagonie et arriva