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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

des cygnes blancs. » C’était au sud du Spitzberg, dans les parages de l’île aux Ours, qu’ils ne tardèrent pas à atteindre et sur laquelle ils débarquèrent le 11 juin. Ils y récoltèrent un grand nombre d’œufs de mouettes et tuèrent à grand’peine, à quelque distance de la mer, un ours blanc qui devait donner son nom à la terre que Barentz venait de découvrir. Le 19 juin, ils débarquèrent sur une grande terre qu’ils crurent faire partie du Groenland, et à laquelle ils donnèrent le nom de Spitzberg à cause de ses montagnes aiguës ; ils en explorèrent une bonne partie de la côte occidentale. Forcés par les glaces de redescendre à l’île aux Ours, ils se séparèrent à cette hauteur de Jean Rijp, qui devait essayer encore une fois de faire route par le nord. Le 11 juillet, ils étaient dans les parages du cap Kanin, et, cinq jours plus tard, ils avaient gagné la côte occidentale de la Nouvelle-Zemble, qui portait le nom de Terre de Willoughby. Ils changèrent alors de direction, et, remontant au nord, ils arrivèrent le 19 à l’île des Croix, où la glace, encore attachée au rivage, leur barra la route. Ils demeurèrent en cet endroit jusqu’au 4 août, et, deux jours plus tard, ils doublèrent le cap Nassau. Après plusieurs péripéties qu’il serait trop long de raconter, ils atteignirent les îles Orange, à l’extrémité septentrionale de la Nouvelle-Zemble. Ils commencèrent à descendre le long de la côte orientale, mais ils furent bientôt obligés d’entrer dans un havre, où ils se trouvèrent complétement bloqués par les glaces et où « ils furent forcés,