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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Celui-ci découvrit l’entrée du détroit qui reçut son nom, et dut traverser d’immenses champs de glace en dérive, après avoir rassuré son équipage, effrayé du choc des banquises et de l’éclatement des blocs, au milieu d’un brouillard intense. Le 20 juillet, Davis découvrit, sans pouvoir y aborder, la terre de Désolation. Neuf jours plus tard, il donnait dans la baie Gilbert, où il échangeait, avec une population pacifique, des peaux de veaux marins et des fourrures contre quelques bagatelles. Ces indigènes, quelques jours après, vinrent en si grand nombre, qu’il n’y eut pas moins de trente-sept canots autour des bâtiments de Davis. En cet endroit, le navigateur constata la présence d’une énorme quantité de bois flottés, parmi lesquels il cite un arbre entier qui n’aurait pas eu moins de soixante pieds de long. Le 6 août, il jetait l’ancre près d’une montagne de couleur d’or, qui reçut le nom de Raleigh, dans une belle baie appelée Tottness ; en même temps, il donnait à deux caps de cette terre de Cumberland les noms de Dyer et de Walsingham.

Pendant onze jours, Davis fit encore voile vers le nord, dans une mer libre de glaces, largement ouverte et dont l’eau avait la couleur de l’Océan. Déjà, il se croyait à l’entrée de la mer qui communiquait avec le Pacifique, lorsque le temps changea tout à coup et devint si brumeux, qu’il se vit forcé de regagner Yarmouth, où il débarqua le 30 septembre.

Davis eut l’habileté de faire partager à ses armateurs l’espoir qu’il avait conçu. Aussi, le 7 mai suivant (1586),