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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

l’était déjà avec sa théorie. « Depuis sept ans, dit l’ambassadeur espagnol dans une dépêche du 25 juillet 1498, à propos d’une expédition commandée par Cabot, ceux de Bristol arment, chaque année, deux, trois ou quatre caravelles pour aller chercher l’île du Brésil et des Sept-Cités, suivant la fantaisie de ce Génois. » A cette époque, l’Europe entière retentissait du bruit que venaient de faire les découvertes de Colomb, « Il me naquit, dit Sébastien Cabot, dans un récit que nous a conservé Ramusio, un grand désir et comme une ardeur dans le cœur de faire, moi aussi, quelque chose de signalé, et sachant, par l’examen de la sphère, que, si je naviguais au moyen du vent d’ouest, j’arriverais plus rapidement à trouver l’Inde, je fis aussitôt connaître mon projet à Sa Majesté, qui en fut très-satisfaite. » Le roi auquel s’adressa Cabot est ce même Henri VII qui, quelques années avant, avait refusé tout appui à Christophe Colomb. On comprend qu’il ait accueilli avec faveur le projet que venaient lui soumettre Jean et Sébastien Cabot, car, bien que Sébastien, dans le fragment que nous venons de reproduire, s’attribue à lui seul tout l’honneur du projet, il n’en est pas moins vrai que son père fut le promoteur de l’entreprise, ainsi qu’en témoigne la charte suivante, que nous traduisons en l’abrégeant : « Nous Henry… permettons à nos amés Jehan Cabot, citoyen de Venise, et à Louis, Sébastien et Sanche, ses fils, de sous notre pavillon et avec cinq navires du tonnage et de l’équipage qu’ils jugeront convenables, découvrir à leurs