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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

Biddle, en 1831, de notre compatriote M. d’Avezac et de l’Anglais M. Nicholls, qui, mettant à profit les trouvailles faites dans les archives de l’Angleterre, de l’Espagne et de Venise, a construit un monument imposant, bien que discutable en certaines de ses parties. C’est dans ces deux derniers ouvrages que nous puiserons les éléments de cette étude rapide, mais surtout dans le travail de M. Nicholls, qui a, sur la plaquette de M. d’Avezac, l’avantage de raconter la vie entière de Sébastien Cabot.

On n’est fixé ni sur le nom ni sur la nationalité de Jean Cabot, encore moins sur l’époque de sa naissance. Jean Cabota, Caboto ou Cabot serait né, sinon à Gênes même, selon M. d’Avezac, du moins dans le voisinage de cette ville et peut-être même à Castiglione, vers le premier quart du XVe siècle. Quelques historiens en ont fait un Anglais, et l’amour-propre national pousserait peut être M. Nicholls à adopter cette opinion ; c’est du moins ce qui semble résulter des expressions qu’il emploie. Ce qu’on sait, à n’en pouvoir douter, c’est que Jean Cabot vint à Londres pour s’occuper de commerce et qu’il ne tarda pas à s’établir à Bristol, alors la seconde ville du royaume, dans un des faubourgs qui avait reçu le nom de Cathay, sans doute à cause des nombreux Vénitiens qui y résidaient et du commerce qu’ils faisaient avec les pays de l’extrême Orient. C’est là que seraient nés les deux derniers enfants de Cabot, Sébastian et Sanche, si l’on s’en rapporte à ce que raconte le vieux chroniqueur Eden :