Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

île magnifique, aux ports nombreux et aux rivières poissonneuses, au nord-ouest de laquelle gît l’île de Luçon, la plus considérable de l’archipel. Ils touchèrent encore à Paloan, où ils trouvèrent, pour s’approvisionner, des cochons, des chèvres, des poules, des bananes de diverses espèces, des noix de coco, des cannes à sucre et du riz. Ce fut pour eux, suivant l’expression de Pigafetta, une terre promise. Au nombre des choses qui lui parurent dignes de remarque, le voyageur italien cite les coqs que les indigènes entretiennent pour le combat ; passion qui, depuis tant d’années, est encore vivace dans tout l’archipel des Philippines. De Paloan, les Espagnols gagnèrent ensuite l’île de Bornéo, centre de la civilisation malaise. Dès lors, ils n’ont plus affaire à des populations misérables, mais à des peuples riches qui les reçoivent avec magnificence. Leur réception par le rajah est assez curieuse pour que nous en disions quelques mots. Au débarcadère, ils trouvèrent deux éléphants couverts de soie qui les amenèrent à la maison du gouverneur de la ville, tandis que douze hommes portaient les cadeaux qu’ils devaient offrir au rajah. De la maison du gouverneur où ils couchèrent, jusqu’au palais du roi, les rues étaient gardées par des hommes armés. Après être descendus de leurs éléphants, ils furent admis dans une salle remplie de courtisans. Au bout de celle-ci s’ouvrait un autre salon moins grand, tapissé de draps d’or, dans lequel se tenaient trois cents hommes de la garde du roi, armés de poignards. À travers une porte, ils purent alors aper-