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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

chissante et continua de lui en envoyer tous les jours jusqu’à ce qu’il fût entièrement rétabli. Au cinquième jour, le malade se trouva parfaitement guéri et se leva. Son premier soin fut de faire brûler en présence du roi et de tout le peuple une idole pour laquelle il avait grande vénération, et que quelques vieilles femmes gardaient soigneusement dans sa maison. Il fit aussi abattre plusieurs temples placés au bord de la mer, où le peuple s’assemblait pour manger la viande consacrée aux anciennes divinités. Tous les habitants applaudirent à ces exécutions et se proposèrent d’aller détruire toutes les idoles, même celles qui servaient dans la maison du roi, criant en même temps Vive la Castille ! en l’honneur du roi d’Espagne. »

Près de l’île de Zébu se trouve une autre île, nommée Matan, qui avait deux chefs ; l’un avait reconnu l’autorité des Espagnols, l’autre s’y était énergiquement refusé, et Magellan résolut de la lui imposer. Le 26 avril, un vendredi, trois chaloupes portant soixante hommes armés de cuirasses, de casques et de mousquets, et une trentaine de balangais, sur lesquels se tenaient le roi de Zébu, son gendre et quantité de guerriers, partirent pour l’île de Matan. Les Espagnols attendirent le jour et sautèrent à l’eau au nombre de quarante-neuf, car les chaloupes ne pouvaient approcher la terre à cause des rochers et des bas-fonds. Plus de quinze cents indigènes les attendaient. Ils se jetèrent aussitôt sur eux en trois bataillons et les attaquèrent de front et de flanc. Les mousquetaires et les arbalétriers tirèrent de