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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Moluques, et le désir de lui faire visite en même temps que de prendre quelques rafraîchissements en échange de marchandises : tels étaient les motifs qui les faisaient s’arrêter dans un pays où ils venaient en amis.

« Ils sont les bienvenus, répondit le roi ; mais, s’ils ont l’intention de trafiquer, ils doivent payer un droit auquel sont soumis tous les bâtiments qui entrent dans mon port, comme l’a fait, il n’y a pas quatre jours, une jonque de Siam qui est venue chercher de l’or et des esclaves, et comme peut en témoigner un marchand maure resté dans le pays. »

L’Espagnol répondit que son maître était un trop grand roi pour se soumettre à pareille exigence. Ils étaient venus avec des idées pacifiques ; mais, si l’on voulait faire la guerre, on trouverait à qui parler.

Le roi de Zébu, averti par le marchand maure de la puissance de ceux qui se présentaient et qu’il prenait pour des Portugais, consentit enfin à renoncer à ses prétentions. Bien plus, le roi de Massava, qui avait tenu à servir de pilote aux Espagnols, changea si bien les dispositions de son confrère, que ceux-ci obtinrent le privilége exclusif du commerce de l’île, et qu’une amitié loyale fut scellée entre le roi de Zébu et Magellan par l’échange du sang qu’ils tirèrent chacun de leur bras droit.

Dès ce moment, des vivres furent apportés, et les relations devinrent cordiales. Le neveu du roi, avec une nombreuse suite, vint visiter Magellan à son bord. Celui-ci en profita pour lui raconter l’histoire merveil-