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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Serrão, Joao Lopes de Carvalho sur la Concepcion, Joao Rodriguez de Mœfrapil sur le Sant’-Antonio, et Joao Serrao sur le Santiago, ainsi que vingt-cinq matelots, formaient un total de trente-trois Portugais sur un ensemble de deux cent trente-sept individus, dont les noms nous ont été conservés et parmi lesquels figurent un assez grand nombre de Français.

Des officiers dont nous venons de citer les noms, nous rappellerons que Duarte Barbosa était le beau-frère de Magellan, et que Estavam Gomes, qui fut plus tard envoyé par Charles-Quint à la recherche du passage du nord-ouest, et qui, en 1524, longea les côtes d’Amérique depuis la Floride jusqu’à Rhode Island et peut-être jusqu’au cap Cod, revint à Séville, le 6 mai 1521, sans avoir participé jusqu’à sa fin à ce mémorable voyage.

Rien n’était mieux ordonné que cette expédition, pour laquelle avaient été réunies toutes les ressources que pouvait fournir l’art nautique de cette époque. Au moment du départ, Magellan remit à ses pilotes et à ses capitaines ses dernières instructions, ainsi que les signaux destinés à assurer la simultanéité des manœuvres et à empêcher une séparation possible.

Le lundi matin, 10 août 1519, la flotte leva l’ancre et descendit le Guadalquivir jusqu’à San-Lucar de Barrameda, qui forme le port de Séville, et où elle acheva de s’approvisionner. Ce fut seulement le 20 septembre qu’elle prit définitivement la mer. Six jours après, dans l’archipel des Canaries, elle relâcha à Ténériffe, où elle fit de l’eau et du bois. C’est en quittant ces îles que les