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IV

Troisième voyage : Madère. — Santiago de l’archipel du cap Vert. — La Trinité. — Première vue de la côte américaine du Vénézuéla, au delà de l’Orénoque, actuellement la province de Cumana. — Golfe de Paria. — Les Jardins. — Tabago. — Grenade. — Margarita. — Cubaga. — L’île Espagnole pendant l’absence de Colomb. — Fondation de la ville de Saint-Domingue. — Arrivée de Colomb. — Insubordination de la colonie. — Plaintes en Espagne. — Bovadilla envoyé par le roi pour connaître de la conduite de Colomb. — Colomb enchaîné et renvoyé en Espagne avec ses deux frères. — Son arrivée devant Ferdinand et Isabelle. — Retour de la faveur royale.

Christophe Colomb n’avait pas encore renoncé à poursuivre ses conquêtes au delà de l’océan Atlantique. Ni les fatigues, ni l’injustice des hommes ne pouvaient l’arrêter. Après avoir, non sans peine, triomphé du mauvais vouloir de ses ennemis, il parvint à organiser une troisième expédition sous les auspices du gouvernement espagnol. Le roi lui accorda huit vaisseaux, quarante cavaliers, cent fantassins, soixante matelots, vingt mineurs, cinquante laboureurs, vingt ouvriers de métiers divers, trente femmes, des médecins et même des musiciens. L’Amiral obtint, en outre, que toutes les peines en usage dans le royaume seraient changées en une déportation aux îles. Il devançait ainsi les Anglais dans cette idée si intelligente de peupler les colonies nouvelles avec des convicts que le travail devait réhabiliter.

Christophe Colomb mit à la voile le 30 mai de l’année