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renflouée, résolut de revenir en Espagne, et commença ses préparatifs de départ.

Le 2 janvier, Colomb donna au cacique le spectacle d’une petite guerre dont ce roi et ses sujets se montrèrent très-émerveillés. Puis, il fit choix de trente-neuf hommes destinés à la garde de la forteresse pendant son absence et il nomma pour les commander Rodrigo de Escovedo. La plus grande partie de la cargaison de la Santa-Maria leur était abandonnée et devait leur suffire pendant plus d’un an. Parmi ces premiers colons du nouveau continent, on comptait un écrivain, un alguazil, un tonnelier, un médecin et un tailleur. Ces Espagnols avaient mission de rechercher les mines d’or, et de marquer un emplacement favorable à la fondation d’une ville.

Le 3 janvier, après de solennels adieux adressés au cacique et aux nouveaux colons, la Nina leva l’ancre et sortit du port. Bientôt on découvrit un îlot que dominait un mont très-élevé auquel on donna le nom de Monte-Cristi. Christophe Colomb prolongeait la côte depuis deux jours déjà, quand on signala l’approche de la Pinta. Bientôt son capitaine, Martin Alonzo Pinzon, vint à bord de la Nina, et tenta d’excuser sa conduite. La vérité est que Pinzon n’avait pris les devants que pour atteindre cette prétendue île de Babèque que les récits des indigènes faisaient si riche. L’Amiral voulut bien se contenter des mauvaises raisons que lui donna le capitaine Pinzon, et il apprit que la Pinta n’avait fait que côtoyer l’île Espagnole, sans avoir reconnu aucune île nouvelle.