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tire de ses marais salants. À une journée de cette ville, en suivant une chaussée construite en belles pierres, le voyageur atteignit la cité de Pau-in-chen, renommée pour ses draps d’or, la ville de Caiu, actuellement Kao-yu, dont les habitants sont habiles pêcheurs et chasseurs, puis la cité de Tai-cheu, où viennent des navires en grand nombre, et il arriva enfin dans la cité de Yangui.

Cette cité de Yangui, c’est la moderne Yang-che-fou, dont Marco Polo fut gouverneur pendant trois ans. C’est une ville très-populeuse et très-commerçante, qui ne mesure pas moins de deux lieues de tour. Ce fut de Yangui que Marco Polo partit pour diverses explorations qui lui permirent d’étudier si minutieusement les villes du littoral et de l’intérieur.

Tout d’abord, le voyageur se dirigea vers l’ouest et atteignit la ville de Nanghin, qu’il ne faut pas confondre avec le Nan-king actuel. Son nom moderne est Ngan-khing ; elle est située dans une province extrêmement fertile. Marco Polo, s’enfonçant plus avant dans la même direction, arriva à Saianfu, la ville moderne de Siang-yang, bâtie dans la partie septentrionale de la province de Hu-kuang. Ce fut la dernière ville du Mangi qui résista à la domination de Kublaï-Khan. L’empereur en fit le siège pendant trois ans, et il ne s’empara de cette ville si bien défendue que grâce au concours des trois Polo, qui construisirent des balistes puissantes et écrasèrent les assiégés sous une grêle de pierres, dont quelques-unes pesaient jusqu’à trois cents livres.

De Saianfu, Marco Polo revint sur ses pas, afin d’ex-