Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/327

Cette page a été validée par deux contributeurs.
315
L’ÉTERNEL ADAM.

son œuvre après la catastrophe, et l’homme avait dû reprendre du bas de la montée son ascension vers la lumière.

Peut-être en serait-il de même pour les Andart’-Iten-Schu. Peut-être en serait-il encore ainsi après eux, jusqu’au jour…

Mais le jour viendrait-il jamais où serait satisfait l’insatiable désir de l’homme ? Le jour viendrait-il jamais où celui-ci, ayant achevé de gravir la pente, pourrait se reposer sur le sommet enfin conquis ?…

Ainsi songeait le zartog Sofr, penché sur le manuscrit vénérable.

Par ce récit d’outre-tombe, il imaginait le drame terrible qui se déroule perpétuellement dans l’univers, et son cœur était plein de pitié. Tout saignant des maux innombrables dont ce qui vécut avait souffert avant lui, pliant sous le poids de ces vains efforts accumulés dans l’infini des temps, le zartog Sofr-Aï-Sr acquérait, lentement, douloureusement, l’intime conviction de l’éternel recommencement des choses.


FIN