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HIER ET DEMAIN.

ultérieurs relativement à sa grande entreprise, autant il fut prodigue de discours, de narrations, de réflexions, de déductions, sur l’exhumation de ce prodigieux squelette. On eût dit qu’il rattachait à cette trouvaille tous ses plans de fortune et de spéculation.

Il paraît, du reste, que cette trouvaille était véritablement miraculeuse. Les fouilles étaient pratiquées, suivant les ordres d’Hopkins, de façon à rencontrer l’autre extrémité du fossile gigantesque, et trois jours de travail opiniâtre n’amenaient encore aucun résultat. On ne pouvait donc prévoir jusqu’où allaient ses dimensions surprenantes, quand Hopkins, qui faisait exécuter lui-même de profondes excavations à deux cents pieds des premières, aperçut enfin le bout de cette carcasse cyclopéenne. La nouvelle s’en répandit aussitôt avec une rapidité électrique, et ce fait unique dans les annales de la géologie prit le caractère d’un événement mondial.

Avec leur humeur impressionnable, exagérante et mobile, les Américains ne tardèrent pas à répandre la nouvelle, dont ils accrurent l’importance à plaisir. On se demanda d’où pouvaient provenir ces vastes débris, ce qu’il fallait conclure de leur existence dans le sol indigène, et des études furent entreprises à ce sujet par l’Albany Institute.

Cette question, je l’avoue, m’intéressait