Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
LA DESTINÉE DE JEAN MORÉNAS.

Le Marseillais, tout en remerciant chaleureusement, déclina l’offre qui lui était faite et manifesta le désir d’être seul.

« Comme il vous plaira, Monsieur, accorda le Commissaire.

— Il n’y a donc aucun inconvénient à ce que je circule librement dans l’intérieur du bagne ?

— Aucun.

— Ni à ce que je communique avec les condamnés ?

— Pas davantage. Les adjudants seront prévenus et ne vous susciteront pas de difficultés. Me permettrez-vous, cependant, de vous demander dans quelle intention vous faites cette visite peu réjouissante au demeurant ?

— Dans quelle intention ?…

— Oui. Serait-ce pure affaire de curiosité, ou poursuivez-vous un autre but… un but philanthropique, par exemple ?

Philanthropique, précisément, repartit vivement M. Bernardon.

— À merveille ! dit le Commissaire. Nous sommes accoutumés à ces visites qu’on voit d’un fort bon œil en haut lieu, le Gouvernement recherchant sans cesse les améliorations à introduire dans le régime des bagnes. Beaucoup ont été déjà réalisées.

M. Bernardon approuva du geste, sans répondre, en homme que ces considérations n’intéressaient pas autrement ; mais le Com-