Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
HIER ET DEMAIN.

— N’y va plus, Joseph.

— Je n’irai plus, Betty. »

Et j’y retournais le jour même malgré moi. L’envie me prenait de me perdre au milieu de cette forêt de tuyaux, de me glisser dans les coins les plus obscurs, d’y suivre maître Effarane dont j’entendais le marteau claquer au fond du buffet. Je me gardais de rien dire de tout cela à la maison ; mon père et ma mère m’auraient cru fou.


VII


Huit jours avant la Noël, nous étions à la classe du matin, les fillettes d’un côté, les garçons de l’autre. M. Valrügis trônait dans sa chaire ; la vieille sœur, en son coin, tricotait avec de longues aiguilles, de vraies broches de cuisine. Et déjà Guillaume Tell venait d’insulter le chapeau de Gessler, lorsque la porte s’ouvrit.

C’était M. le Curé qui entrait.

Tout le monde se leva par convenance, mais, derrière M. le Curé, apparut maître Effarane.

Tout le monde baissa les yeux devant le regard perçant de l’organier. Que venait-il faire à l’école, et pourquoi M. le Curé l’accompagnait-il ?

Je crus m’apercevoir qu’il me dévisageait plus particulièrement. Il me recon-