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ne put saisir. La main droite de Palmyrin Rosette se tendit, se leva, se porta à son front comme si elle y eût cherché un objet qui ne s’y trouvait plus. Puis alors, ses traits se contractèrent, sa face rougit comme s’il fût revenu à la vie par un accès de colère, et il s’écria :

« Mes lunettes ! Où sont mes lunettes ? »

Ben-Zouf chercha les lunettes réclamées. On les retrouva. Ces lunettes monumentales étaient armées de véritables oculaires de télescopes en guise de verres. Pendant le massage, elles s’étaient détachées de ces tempes auxquelles elles semblaient vissées, comme si une tige eût traversé la tête du professeur d’une oreille à l’autre. Elles furent rajustées sur ce nez en bec d’aigle, leur assise naturelle, et alors un nouveau soupir fut poussé, qui se termina par un « brum ! brum ! » de bon augure.

Le capitaine Servadac s’était penché sur la figure de Palmyrin Rosette, qu’il regardait avec une extrême attention. En ce moment, celui-ci ouvrit les yeux, tout grands cette fois. Un vif regard perça l’épaisse lentille de ses lunettes, et d’une voix empreinte d’irritation :

« Elève Servadac, s’écria-t-il, cinq cents lignes pour demain ! »

Telles furent les paroles avec lesquelles Palmyrin Rosette salua le capitaine Servadac.

Mais, à cette bizarre entrée en conversation, évi-