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Gallia, non sans avoir hésité entre Palmyra et Rosetta, et il se mit à rédiger son rapport.

On se demandera si le professeur avait reconnu qu’une collision était possible entre la terre et Gallia.

Parfaitement, collision non-seulement possible, mais certaine.

Dire qu’il en fut enchanté, ce serait rester au-dessous du vrai. Ce fut du délire astronomique. Oui ! la terre serait heurtée dans la nuit du 31 décembre au ler janvier, et le choc serait d’autant plus terrible que les deux astres marchaient en sens inverse !

Un autre, effrayé, eût immédiatement quitté Formentera. Lui resta à son poste. Non-seulement il n’abandonna pas son île, mais il ne dit rien de sa découverte. Les journaux lui avaient appris que d’épaisses brumes rendaient toute observation impossible sur les deux continents, et, comme aucun, observatoire n’avait signalé cette nouvelle comète, il était fondé à croire que lui seul l’avait découverte dans l’espace.

Cela était, en effet, et cette circonstance épargna au reste de la terre l’immense panique dont ses habitants eussent été pris, s’ils avaient connu le danger qui les menaçait.

Ainsi, Palmyrin Rosette fut le seul à savoir qu’une rencontre aurait lieu entre la terre et cette comète que le ciel des Baléares lui avait laissé voir, tandis que, partout ailleurs, elle se dérobait aux regards des astronomes.