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splendeur. Il semblait se précipiter sur Gallia et occultait une portion considérable du ciel.

Ce disque, splendidement éclairé, éblouissait le regard. La distance était déjà trop courte, relativement, pour qu’il fût possible d’en distinguer à la fois les deux pôles. Gallia s’en trouvait moitié plus rapprochée que n’en est la lune à sa distance moyenne, qui diminuait avec chaque minute dans une énorme proportion. Diverses tâches brillaient à sa surface, les unes avec éclat, c’étaient les continents, les autres, plus sombres, par cela même qu’elles absorbaient les rayons solaires, c’étaient les océans. Au-dessus se déplaçaient lentement de grandes bandes blanches, que l’on sentait obscures sur leur face opposée : c’étaient les nuages répandus dans l’atmosphère terrestre.

Mais bientôt, avec une telle vitesse de vingt-neuf lieues à la seconde, l’aspect un peu vague du disque terrestre se dessina plus nettement. Les vastes cordons littoraux se détachèrent, les reliefs s’accentuèrent. Montagnes et plaines ne se laissèrent plus confondre. La carte plate s’accidenta, et il semblait aux observateurs de la nacelle qu’ils fussent penchés sur une carte en relief.

À deux heures vingt-sept minutes du matin, la comète n’était pas à trente mille lieues du sphéroïde terrestre. Les deux astres volaient l’un vers l’autre. À deux heures trente-sept, quinze mille lieues restaient encore à franchir.