Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/279

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au-dessous s’étendait une large partie de la mer Gallienne, qui semblait former un bassin concave. Dans le nord, un point isolé, c’était l’île Gourbi.

En vain eût-on cherché, dans l’ouest, les îlots de Gibraltar et de Ceuta. Ils avaient disparu.

Au sud se dressait le volcan, dominant le littoral et le vaste territoire de la Terre-Chaude. Cette presqu’île se raccordait au continent, qui encadrait la mer Gallienne. Partout cet étrange aspect, cette contexture lamelleuse, alors irisée sous les rayons solaires. Partout cette matière minérale du tellurure d’or, qui semblait uniquement constituer la charpente de la comète, le noyau dur de Gallia.

Autour de la nacelle, au-dessus de l’horizon, qui semblait s’être relevé avec le mouvement ascensionnel de la montgolfière, le ciel se développait avec une extrême pureté. Mais vers le nord-ouest, en opposition avec le soleil, gravitait un astre nouveau, moins qu’un astre, moins qu’un astéroïde, — ce que serait une sorte de bolide. C’était le fragment qu’une force intérieure avait rejeté des flancs de Gallia. Cet énorme bloc s’éloignait suivant une nouvelle trajectoire, et sa distance se mesurait alors par plusieurs milliers de lieues. Il était peu visible, d’ailleurs ; mais, la nuit venue, il se fût montré comme un point lumineux dans l’espace.

Enfin, au-dessus de la nacelle, un peu obliquement, apparaissait le disque terrestre dans toute sa