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Et, entre temps, le capitaine Servadac repassait toutes ses malencontreuses rimes dans sa tête.

Quant aux autres habitants de la colonie, le comte Timascheff et le lieutenant Procope avaient hâte de revoir la terre, et les Russes n’avaient qu’une pensée : suivre leur maître partout où il lui plairait de les mener.

Les Espagnols, eux, s’étaient si bien trouvés sur Gallia, qu’ils y auraient volontiers passé le reste de leurs jours. Mais enfin Negrete et les siens ne reverraient pas les campagnes de l’Andalousie sans quelque plaisir.

Pour Pablo et Nina, ils étaient enchantés de revenir avec tous leurs amis, mais à la condition de ne plus jamais se quitter.

Restait donc un seul mécontent, le rageur Palmyrin Rosette. Il ne décolérait pas. Il jurait qu’il ne s’embarquerait pas dans la nacelle. Non ! Il prétendait ne pas abandonner sa comète. Il continuait jour et nuit ses observations astronomiques. Ah ! combien sa regrettable lunette lui faisait défaut ! Voilà que Gallia allait pénétrer dans cette étroite zone des étoiles filantes ! N’y avait-il pas là des phénomènes à observer, quelque découverte à faire ?

Palmyrin Rosette, désespéré, employa alors un moyen héroïque en augmentant la pupille de ses yeux, afin de remplacer tant soit peu la puissance optique de sa lunette. Il se soumit à l’action de la belladone, ingrédient qu’il emprunta à la pharmacie de Nina-