Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/264

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pesanteur. La masse de Gallia ayant diminué dans une proportion notable, sa vitesse n’en serait-elle pas modifiée, et ne pouvait-on craindre qu’un retard ou une avance dans sa révolution ne lui fissent manquer la terre ?

C’eût été là un irréparable malheur !

Mais la vitesse de Gallia avait-elle varié, si peu que ce fût ? Le lieutenant Procope ne le pensait pas. Toutefois il n’osait se prononcer, noyant pas des connaissances suffisantes en ces matières.

Seul, Palmyrin Rosette pouvait répondre à cette question. Il fallait donc, d’une manière ou d’une autre, par la persuasion ou par la violence, l’obliger à parler, et à dire en même temps quelle était l’heure précise à laquelle la rencontre aurait lieu.

Tout d’abord, pendant les jours suivants, on put constater que le professeur était d’une humeur massacrante. Était-ce la perte de sa fameuse lunette, ou ne pouvait-on en conclure ceci : c’est que le dédoublement n’avait point altéré la vitesse de Gallia, et que, conséquemment, elle rencontrerait la terre au moment précis. En effet, si, par suite du dédoublement, la comète eût avancé ou retardé, si le retour eût été compromis, la satisfaction de Palmyrin Rosette aurait été telle qu’il n’eût pu la contenir. Puisque sa joie ne débordait pas, c’est qu’il n’avait pas sujet d’être joyeux, — au moins de ce chef.

Le capitaine Servadac et ses compagnons tablèrent