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— Je désire parler à votre chef, répondit le capitaine Servadac.

— Le commandant de Ceuta ?

— Le commandant de Ceuta, puisque Ceuta a déjà un commandant.

— Je vais le prévenir, » répondit le soldat anglais.

Quelques instants après, le commandant de Ceuta, en tenue, s’avançait jusqu’aux premières roches de son îlot.

C’était le major Oliphant en personne.

Il n’y avait plus de doute possible. Cette idée qu’avait le capitaine Servadac d’occuper Ceuta, les Anglais l’avaient eue, mais ils l’avaient exécutée avant lui. Ce rocher occupé, ils y creusèrent un poste qui fut solidement casematé. Vivres et combustible y furent transportés, dans le canot du commandant de Gibraltar, avant que la mer eût été solidifiée par le froid.

Une épaisse fumée qui sortait du roc même prouvait que l’on avait dû faire bon feu pendant l’hiver gallien et que la garnison n’avait pas souffert de ses rigueurs. Et, en effet, ces soldats anglais présentaient un embonpoint rassurant, et, quoiqu’il n’en voulût peut-être pas convenir, le major Oliphant avait légèrement engraissé.

Du reste, les Anglais de Ceuta n’étaient pas trop isolés, puisque quatre lieues au plus les séparaient de Gibraltar. Soit en traversant l’ancien détroit, soit en