tion de l’ordonnance fut détournée par un incident.
Plusieurs coups retentirent à la grosse porte qui fermait l’orifice de la galerie principale de Nina-Ruche. Cette porte servait, sinon à se défendre contre les visites importunes, du moins contre le froid du dehors.
Ben-Zouf allait quitter un instant son malade ; mais, après réflexion, il se dit qu’il avait mal entendu, sans doute. Il n’était pas portier, après tout, et, d’ailleurs, il y en avait d’autres moins occupés que lui pour tirer le cordon. Il ne bougea donc pas.
Tout le monde dormait encore d’un profond sommeil à Nina-Ruche. Le bruit se répéta. Il était évidemment produit par un être animé, au moyen d’un instrument contondant.
« Nom d’un Kabyle, c’est trop fort ! se dit Ben-Zouf. Ah çà ! qu’est-ce que cela peut être ? »
Et il se dirigea à travers la galerie principale.
Arrivé près de la porte :
« Qui est là ? demanda-t-il d’une voix accentuée, qui n’avait rien d’absolument aimable.
— Moi, fut-il répondu d’un ton doucereux.
— Qui, vous ?
— Isac Hakhabut.
— Et qu’est-ce que tu veux, Astaroth ?
— Que vous m’ouvriez, monsieur Ben-Zouf.
— Que viens-tu faire ici ? Vendre ta marchandise ?