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était éclairée par les lampes de la Dobryna. Le 10 janvier, chacun était casé dans ce sous-sol, et bien abrité, tout au moins, contre la température extérieure, qui dépassait soixante degrés au-dessous de zéro.

« Va bene ! comme dit notre petite Nina ! s’écria alors Ben-Zouf, toujours satisfait. Au lieu de demeurer au premier étage, nous demeurons dans la cave, voilà tout ! »

Et cependant, bien que ne laissant rien paraître de leurs préoccupations, le comte Timascheff, le capitaine Servadac, Procope n’étaient pas sans inquiétude pour l’avenir. Si la chaleur volcanique venait à manquer un jour, si quelque perturbation inattendue retardait Gallia dans sa révolution solaire, s’il fallait recommencer de nouveaux hivernages dans de telles conditions, trouverait-on dans le noyau de la comète le combustible qui avait manqué jusqu’alors ? La houille, résidu d’antiques forêts, enfouies aux époques géologiques et minéralisées sous l’action du temps, ne pouvait exister dans les entrailles de Gallia ! En serait-on donc réduit à utiliser ces matières éruptives que devaient receler les profondeurs du volcan, alors qu’il serait complètement éteint ?

« Mes amis, dit le capitaine Servadac, voyons venir, voyons venir ! Nous avons de longs mois devant nous pour réfléchir, causer, discuter ! Mordioux ! ce serait bien le diable s’il ne nous arrivait pas une idée !

— Oui, répondit le comte Timascheff, le cerveau se