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en somme, le capitaine Servadac et ses compagnons ne seraient pas plus mal partagés que les hiverneurs des régions arctiques. Là, en effet, soit à bord des baleiniers, soit dans les factoreries du Nord-Amérique, on ne multiplie ni les chambres, ni les cabines. On dispose simplement une vaste salle dans laquelle l’humidité pénètre moins facilement. On fait la chasse aux coins, qui sont autant de nids à condensation des vapeurs. Enfin, une chambre large, haute, est plus facile à aérer, à chauffer aussi, conséquemment plus saine. Dans les forts, c’est tout un étage qui est aménagé de la sorte ; dans les navires, c’est tout l’entre-pont.

Voilà ce que le lieutenant Procope, familier avec les usages des mers polaires, expliqua en quelques mots, et ses compagnons se résignèrent à agir en hiverneurs, puisqu’ils étaient forcés d’hiverner.

Tous trois remontèrent à Nina-Ruche. Les colons furent instruits des résolutions prises, et ils les approuvèrent. On se mit aussitôt à la besogne, en commençant par débarrasser l’excavation des cendres encore chaudes qui en tapissaient les parois, et le déménagement du matériel de Nina-Ruche fut entrepris sans retard.

Il n’y avait pas une heure à perdre. On gelait littéralement, même dans les plus profondes galeries de l’ancienne demeure. Le zèle des travailleurs fut donc tout naturellement stimulé, et jamais déménagement,