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disposition des galeries intérieures, leur orientation au sein même du massif, reconnut que l’un des étroits couloirs devait aboutir près de la cheminée centrale. Là, en effet, lorsque les laves s’élevaient sous la poussée des vapeurs, on sentait le calorique « suinter » pour ainsi dire à travers ses parois. Évidemment, la substance minérale, ce tellurure dont le mont se composait, était bon conducteur de la chaleur. Donc, en perçant cette galerie sur une longueur qui ne devait pas excéder sept à huit mètres, on rencontrerait l’ancien chemin des laves, et peut-être serait-il facile de le descendre.

On se mit immédiatement à la besogne. En cette occasion, les matelots russes, sous la direction de leur lieutenant, montrèrent beaucoup d’adresse. Le pic, la pioche ne suffirent pas à entamer cette dure substance. Il fallut forer des trous de mine et, au moyen de la poudre, faire sauter la roche. Le travail n’en marcha que plus rapidement, et, en deux jours, il fut mené à bonne fin.

Pendant ce court laps de temps, les colons eurent à souffrir cruellement du froid.

« Si tout accès nous est interdit dans les profondeurs du massif, avait dit le comte Timascheff, aucun de nous ne pourra résister, et ce sera probablement la fin de la colonie gallienne !

— Comte Timascheff, répondit le capitaine Servadac, vous avez confiance en Celui qui peut tout ?