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et l’argent de la petite colonie affluait vers un tiroir à triple secret, dont la clef ne quittait jamais Isac Hakhabut.

Le 1er janvier du calendrier terrestre approchait. Dans quelques jours, un an se serait écoulé depuis la rencontre du globe terrestre et de la comète, depuis ce choc qui avait séparé de leurs semblables trente-six êtres humains. En tout cas, pas un ne manquait jusqu’alors. Dans ces nouvelles conditions climatériques, leur santé était demeurée parfaite. Une température progressivement décroissante, mais sans revirements brusques, sans alternatives, on peut même ajouter sans courants d’air, ne leur avait pas même causé un rhume. Donc, rien de plus sain que le climat de la comète. Tout portait donc à croire que si les calculs du professeur étaient justes, si Gallia revenait à la terre, les Galliens y arriveraient au complet.

Bien que ce premier jour de l’an ne fût pas le jour du renouvellement de l’année gallienne, et qu’il commençât seulement la seconde moitié de sa révolution solaire, le capitaine Servadac voulut, non sans raison, qu’on le fêtât avec une certaine solennité.

« Il ne faut pas, dit-il au comte Timascheff et au lieutenant Procope, que nos compagnons se désintéressent des choses de la terre. Ils doivent retrouver un jour le globe terrestre, et, lors même que ce retour n’aurait pas dû se produire, il eût été utile de les rattacher à l’ancien monde, au moins par le souvenir.