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Au loin, en effet, les groupes planétaires ne sont pas toujours gouvernés par un soleil unique. Le système monarchique semble banni en certains points des deux. Un soleil, deux soleils, six soleils, dépendant les uns des autres, gravitent sous leurs influences réciproques. Ce sont des astres diversement colorés, rouges, jaunes, verts, oranges, indigos. Combien doivent être admirables ces contrastes de lumières qu’ils projettent à la surface de leurs planètes ! Et qui sait si Gallia n’eût pas vu se lever, sur son horizon, des jours faits successivement de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ?

Mais il ne devait pas lui être donné de graviter sous la puissance d’un nouveau centre, ni de se mêler aux amas d’étoiles que les puissants télescopes ont pu décomposer, ni de se perdre dans ces points stellaires qui sont partiellement résolus, ni enfin au milieu de ces compactes nébuleuses qui résistent aux plus puissants réflecteurs, — nébuleuses dont les astronomes connaissent plus de cinq mille, disséminées dans l’espace.

Non ! Gallia ne devait jamais quitter le monde solaire, ni perdre la terre de vue. Et, après avoir décrit un orbe de six cent trente millions de lieues environ, — elle n’aurait fait cependant qu’un insignifiant voyage dans cet univers dont l’immensité est sans limites.