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du moins, afin d’échapper à cette longue séquestration dans les cavernes de la Terre-Chaude, — séquestration plus regrettable encore au point de vue moral qu’au point de vue physique. Il fallait être un Palmyrin Rosette, un original absorbé dans ses chiffres, pour n’en pas sentir les graves inconvénients, pour vouloir demeurer sur Gallia dans ces conditions ad infinitum !

D’ailleurs, une éventualité terrible menaçait toujours les habitants de la Terre-Chaude. Pouvait-on affirmer qu’elle ne se présenterait pas dans l’avenir ? Pouvait-on même assurer qu’elle ne se produirait pas avant que le soleil eût restitué à la comète cette chaleur que son habitabilité exigeait ? La question était grave, et fut plus d’une fois traitée pour le présent, et non pour un avenir auquel les Galliens espéraient échapper par leur retour à la terre.

En effet, ne pouvait-il arriver que ce volcan qui chauffait toute la Terre-Chaude ne vînt à s’éteindre ? Les feux intérieurs de Gallia n’étaient-ils pas épuisables ? L’éruption finie, que deviendraient les habitants de Nina-Ruche ? Devraient-ils donc s’enfoncer jusque dans les entrailles de la comète pour y trouver une température supportable ? Et là, leur serait-il même possible de braver les froids de l’espace ?

Évidemment, dans un avenir aussi lointain qu’on voudra le supposer, le sort le Gallia devait être celui