Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en donner sept, et il en fut de même pour le sucre et pour le café.

« Va donc, Harpagon ! lui répétait Ben-Zouf, qui tenait lui-même le peson. Aimes-tu mieux que nous prenions sans payer ? »

L’opération se termina enfin. Isac Hakhabut avait fourni soixante-dix kilogrammes de tabac, autant de café et de sucre, et il n’avait reçu pour chaque article que le prix de dix kilogrammes.

Après tout, comme dit Ben-Zouf, « c’était la faute à Gallia ! Pourquoi maître Isac était-il venu trafiquer sur Gallia ? »

Mais alors, le capitaine Servadac, qui n’avait voulu que s’amuser d’Isac, et mû par le sentiment de justice qu’il avait toujours gardé vis-à-vis de lui, fit établir la balance exacte entre les prix et les poids. De telle sorte que, pour soixante-dix kilogrammes, Isac Hakhabut reçut exactement le prix de soixante-dix kilogrammes.

On conviendra, cependant, que la situation faite au capitaine Servadac et à ses compagnons aurait bien excusé cette manière un peu fantaisiste de traiter une opération commerciale.

D’ailleurs, comme en d’autres circonstances, Hector Servadac crut comprendre qu’Isac se faisait plus malheureux qu’il ne l’était réellement. Il y avait dans ses gémissements, dans ses récriminations quelque chose de louche. Cela se sentait.