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et la projection dans l’espace d’un morceau du globe ?…

— Oui ! mordioux ! s’écria le capitaine Servadac. Il y a connexité évidente ! Il est clair comme le jour que…

— Que.. ? dit le comte Timascheff, comme s’il eût attendu la réponse qu’allait faire son interlocuteur.

— Que la terre a été choquée par une, comète, et que c’est à ce choc qu’est due la projection du bloc qui nous emporte ! »

Sur cette hypothèse, affirmativement énoncée par le capitaine Servadac, le comte Timascheff et le lieutenant Procope se regardèrent pendant quelques instants. Si improbable que fût la rencontre de la terre et d’une comète, elle n’était pas impossible. Un choc de cette nature, c’était l’explication donnée enfin à l’inexplicable phénomène, c’était cette introuvable cause dont les effets avaient été si extraordinaires.

« Vous pourriez avoir raison, capitaine, répondit le lieutenant Procope, après avoir envisagé la question sous cette nouvelle face. Il n’est pas inadmissible qu’un tel choc se produise et qu’il puisse détacher un fragment considérable de la terre. Si ce fait s’est accompli, l’énorme disque que nous avons entrevu dans la nuit, après la catastrophe, ne serait autre que la comète, qui a été déviée, sans doute, de son orbite normale, mais dont la vitesse était telle que la terre n’a pu la retenir dans son centre d’attraction.